Avant d’évoquer le fond nous le disons clairement, nous avons des droits et devons les exercer : droit de réunion, droit de faire des AG, droit de se mettre en retrait, droit de se mettre en grève…. Plus ces droits seront exercés collectivement, plus ils auront un impact positif sur nos conditions de vie et de travail aujourd’hui désastreuses. D’ailleurs l’intersyndicale nationale CGT, FO, FSU, SNALC, SUD éducation exprime que Face à l’impréparation du ministère, il faut défendre la santé des personnels et des élèves. ( communiqué intersyndical).
Stoppons la surenchère haineuse pour respecter la mémoire de notre collègue Samuel Paty
L’assassinat de Samuel Paty a soulevé l’indignation par la violence de l’acte commis, que notre syndicat condamne fermement. Le déchaînement médiatique et politique qui s’en est suivi nous impose de prendre un recul analytique, pour sortir de mécanismes de haine et de vengeance. Les tensions graves qui divisent notre société prennent leurs sources dans l’exploitation économique capitaliste qui a amené à de multiples oppressions sociales, raciales et de genre. Des réactions identitaires autoritaires de type islamiste se sont installées dans ce terreau de domination, avec des manipulations politiciennes évidentes. Pour sortir de ce cercle vicieux d’oppression, la seule attitude viable est de revenir à une attitude de fraternité et de lutte contre ces multiples dominations sociales. Nous appelons donc à sortir d’une opposition binaire axe du bien / axe du mal qui risque de pousser certain.es de nos élèves à des positionnements identitaires en réaction aux oppressions vécues par ailleurs.
Faisons vivre les solidarités, luttons pour nos services publics, nos libertés fondamentales attaquées, et contre le racisme et le sexisme qui gangrènent notre société. Ce sera la meilleure manière de faire reculer les autoritaires et réactionnaires de tout bord.
Les prescriptions et injonctions venant de la hiérarchie quant à ce que devons dire aux élèves sont pour nous inacceptables. D’une part parce que l’institution – avec les dérapages du ministre – alimente la division et la stigmatisation. D’autre part parce qu’il revient bien en premier lieu aux enseignant.e.s de décider quand et comment aborder ces sujets complexes avec les élèves et en fonction de leur âge. Donner une même consigne autoritaire pour parler à chaque élève de la maternelle à l’université de cette charge émotionnelle et politique est une aberration intellectuelle et pédagogique.
Contre le tout sanitaire et sécuritaire, l’école doit rester un lieu d’apprentissage vivant.
Bien sûr, maintenir l’école ouverte est préférable au fait de tenir les élèves « à distance » de ce qui peut enrichir leur quotidien. La question est bien plutôt : « quelle école » voulons-nous ? Si le médical n’est pas notre domaine, nous sommes en première ligne pour juger de nos conditions de travail et des conditions d’apprentissages décentes.
Et des questions se posent quant aux conséquences pour les élèves amené.es à circuler pour venir à l’école et au sein de l’établissement (dont l’EPS), il faudra rester assis.e à sa place en classe toute la journée, en contradiction avec les possibilités d’apprentissages entre élèves. Alors que l’école est le lieu des apprentissages des langues qui passe par la visualisation de la bouche, que va provoquer la généralisation du port du masque pour les plus jeunes dès 6 ans ?
Aujourd’hui comme hier, la première revendication doit être de disposer de temps de concertation dans les équipes afin d’appréhender collectivement notre situation. Il s’agit d’aller vers l’autogestion la plus complète possible : ni gestion de la pénurie, ni gestion dans l’urgence où l’on nous somme de nous adapter ! Et lors de toute modification importante de l’organisation du travail, il faut banaliser un temps d’au moins un ou deux jours pour se réorganiser avant de reprendre dans des conditions de travail plus saines et moins anxiogènes.Ensuite, avec l’accroissement des inégalités, revendiquer une réduction des effectifs par classe est plus que jamais d’actualité.
Nous obliger à travailler implique la reconnaissance de tous les droits qui y sont liés et qui ont été gagnés par nos luttes : autorisation d’absence pour les personnels à risque, droit de retrait en cas de mise en danger, télétravail seulement si accord de l’agent, droit de grève, droit de manifester …En clair, le droit syndical continue de s’appliquer !
lien fédéral concernant le droit syndical et préavis de grève jusqu’au 15 novembre. qui court jusqu’à la rentrée.
Nous appelons aussi tous nos collègues à utiliser leurs droits syndicaux pour ne pas se laisser diviser et pouvoir construire des réponses communes. Les réunions d’information syndicale dans les établissements peuvent se tenir, ainsi que tous les temps de formation syndicale, il est nécessaire de se réunir, de décider et d’agir collectivement. Au maximum, nous devons mettre en place des outils de communication en présentiel et distanciel afin de penser à tout le monde. Le syndicat est un outil de lutte et d’autogestion qui nous permet de participer à construire la société et l’école que nous souhaitons, ce qui est encore plus indispensable en ces périodes troublées.
Nous précisons enfin que les conditions de travail étaient affreuses, déjà avant cet enchaînement. C’est pourquoi un collectif de directeurs et directrices d’école de Grenoble et banlieue, fâché-e-s, épuisé-e-s, s’est organisé pour pouvoir échanger et mettre en place quelques actions, notamment d’envoyer des fiches SST (au moins 23 ont déjà été envoyées) et de prendre rendez-vous avec le médecin de prévention.
SUD éducation académie de Grenoble reste mobilisé pour répondre à vos questions et pour vous accompagner dans cette période difficile. N’hésitez pas à nous contacter et nous donner des informations sur vos conditions de reprise. Bon courage à tou.tes, ne restez pas seul.e et organisons-nous collectivement.
Annexe – communication fédérale
Pour 1er degrès : Déclaration d’intention de grève pour la semaine du 02 novembre
En cas de personne contact : https://www.sudeducation.org/covid-19-presence-de-symptomes-contact-avec-une-personne-positive-quels-sont-mes-droits-et-obligations/
Tract Blanquer : Le jeudi 29 octobre, Jean-Michel Blanquer a répondu au journaliste de Télématin sur France 2 au sujet du nouveau protocole sanitaire dans l’éducation. Ses réponses montrent qu’il ne connaît pas du tout la situation sur le terrain ou qu’il se moque ouvertement de la santé des personnels et des élèves.« Il faut se serrer les coudes dans une période comme celle-là. » FAUX ! Il faut respecter les gestes barrières, M. Blanquer.
« Face au déni du ministre… » Communiqué fédéral : Les annonces du ministre sont dérisoires et se limitent à évoquer l’aération des locaux, d’augmenter la fréquence des nettoyages des locaux sans personnel supplémentaire, limiter les brassages d’élèves sans dédoublement des classes. Il s’agit de faire porter un masque aux élèves à partir de six ans, quand chacun sait combien cela sera difficile. Les élèves de lycée devront rester dans leurs salles de classe, alors qu’il n’existe plus de groupe classe en raison de la réforme du lycée.Les nouveaux stocks de masques et de gel hydroalcoolique ne sont à l’heure actuelle toujours pas arrivés dans les écoles et les établissements. Les mesures prévues par les documents ministériels élaborés en juillet prévoient en cas de circulation active du virus le dédoublement des classes qui doivent suivre l’enseignement par rotation. Au nom des intérêts des capitalistes, le gouvernement choisit de maintenir des effectifs pléthoriques dans des salles de classes trop exiguës. Le ministre choisit de risquer la vie et la santé d’un million de personnels d’éducation, de douze millions d’élèves, de leurs familles. SUD éducation appelle les personnels à se réunir dès lundi pour imposer des mesures adaptées à la réalité, permettant de protéger les personnels et les élèves et décider des moyens d’action à adopter, à commencer par la grève.La fédération SUD éducation a déposé un préavis de grève couvrant tous les personnels durant l’ensemble de la période. En ce qui concerne les enseignant-e-s du premier degré, nous les appelons à déposer dès à présent leurs déclarations d’intention de grève auprès de leur IEN.
Commémoration de Samuel Paty. Communiqué fédéral.SUD éducation s’inquiète particulièrement du dévoiement du principe de laïcité. En effet, pour SUD éducation la laïcité est un principe émancipateur qui garantit que personne ne puisse être discriminé en raison de son origine, de ses convictions politiques ou de ses croyances religieuses.[ajout Grenoble] SUD éducation Grenoble s’inquiète également du déchaînement raciste et islamophobe ambiant.Pour SUD éducation, le rôle du ministre de l’Éducation nationale n’est pas d’accuser les organisations qui luttent contre le racisme et les inégalités d’être des alliées des terroristes mais au contraire de restaurer un climat scolaire serein et respectueux nécessaire à la formation de futur-e-s adultes éclairé-e-s.Pour SUD éducation, il y a urgence à s’opposer au projet réactionnaire et libéral du ministre Blanquer et de ses alliés d’extrême-droite en se syndiquant pour renforcer les organisations syndicales qui luttent au quotidien pour la défense des droits des personnels et pour une école publique, laïque et émancipatrice.[ajout Grenoble] SUD éducation Grenoble appelle les équipes pédagogiques à se réunir le temps qu’elles estiment nécessaire pour échanger et organiser la reprise.
SUD éducation propose des ressources pour parler aux plus jeunes. La commémoration de Samuel Paty ne peut se réduire à la banalisation d’une matinée ni à une minute de silence. Cela nécessite un véritable temps d’échange avec les élèves, des outils pédagogiques et des moyens.SUD éducation insiste sur le fait de faire vivre la liberté d’expression dans les classes, en formant les personnels pour cela et en proposant des outils adaptés.
Annexe – Circulaires officielles
Le decret du 23 octobre
Le decret 16 octobre.
L’attestation dérogatoire de déplacement.
Les critères de qualification des personnels vulnérables.