Solidarité internationale avec la lutte des infirmières bulgares !

Le 5 mars 2020 un précédent c’est produit en Bulgarie : 5 femmes, 4 infirmières et 1 physiothérapeute, ont occupé la salle au parlement national où se tiennent les réunions de la Commission de la santé vers 17 h . Ces femmes combattantes sont restées toute la nuit et actuellement l’occupation se poursuit. le 6 mars, après 23h à jouer au chat et à la souris avec des fonctionnaires de la sécurité intérieure, du service d’ordre du parlement, des psychologues qui sont restés presque toute la nuit à leur parler, en essayant de les convaincre de quitter le bâtiment, ces femmes ont résisté à cette pression psychologique, visant à les épuiser. Elles « sont toujours là » !

Les spécialistes médicaux mènent un combat depuis le 1er mars 2019. Il y a eu plusieurs manifestations et installations des tentes devant les ministères. Une des organisatrices des protestations à été viré de son travail, et pourtant elle était représentant du syndicat, qui, lâchement, s’est dissocié des exigences des infirmières. La physiothérapeute qui participe au blocage actuel a également reçu des menaces et une sanction disciplinaire pour ses agissements et sera probablement à son tour licenciée.  Faute de représentation syndicale, ces femmes ont créé leur syndicat indépendant des spécialistes médicaux et ont soutenu d’autres infirmières à créer leur section syndicale dans leurs villes.

Le 1er mars 2020, ces femmes ont uni leur combat avec celui des mères d’enfants handicapés qui, pour leur part, ont commencé leur lutte pour des réformes sociales adéquates depuis déjà 3 ans. Toutes ces femmes en colère ont installé dimanche dernier des tentes entre le Parlement National, le Conseil des ministres, et la Présidence, au cœur de la capitale. Depuis cinq jours, elles dorment sur les pavés, mouillées par de fortes pluies, résistant au vent violent, au froid, aux provocations, à l’indifférence totale de toutes les institutions gouvernementales et au mépris de « nos représentants » politiques.

Et pourtant, ce que demande depuis 1 an les spécialistes médicaux semble logique :

–       des meilleures conditions du travail ;

–       une reconnaissance et la défense de leur métier, qui risque dans les prochaines années de disparaitre, car 2/3 du personnel médical actuellement est composé de retraités. En plus, les étudiants, futurs cadres, quittent très massivement le pays dès l’obtention de leurs diplômes pour travailler à l’étranger. Le risque d’ici 10 ans d’une pénurie massive du personnel médical est plus que probable.

–       L’augmentation de leur rémunération de base à hauteur de 2 salaires minimum, ce qui représente 2x 311,05 euros (610 leva), donc 622,1 euros brut (un peu plus de 1200 leva). A la fois pour attirer des jeunes vers ces métiers mais aussi pour éviter l’épuisement total car la plupart des infirmières travaillent à 2-3 endroits en même temps pour y arriver financièrement.

–       L’augmentation de la rémunération supplémentaire des heures de nuit qui aujourd’hui sont majorées de 0,13 centimes d’euro /heure seulement. Dans un hôpital en province, après des grèves du personnel, la direction a cédé et a augmenté à 0,26 centimes d’euro la majoration de l’heure de nuit.

–       La modification du statut des hôpitaux de l’actuel « entreprise commerciale » en établissement public de santé et finir avec la marchandisation de la santé et les pratiques de corruption dans tout le secteur médical.

Vélina Chakarova, Citoyenne bulgare

plus d’infos : voir la page des syndicalistes bulgare de l’Автономна Работническа Конфедерация – АРК

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