Un coup porté contre l’un.e d’entre nous, est un coup porté contre tou.t.e.s : solidarité avec Stéphanie !

Communiqué SUD – CNT du 05/03/2020 au personnel des Bibliothèques de la Ville de Grenoble

Parce qu’un coup porté contre l’un.e d’entre nous,  est un coup porté contre tou.t.e.s !

Le 9 juin 2016, en plein mouvement social contre la Loi travail, la ville de Grenoble imposait à ses agent.e.s un plan d’austérité baptisé « Plan de sauvegarde des services publics » : suppression de 150 postes, fermeture de 3 bibliothèques, dégradation de la santé scolaire, fermeture de 2 maisons des habitants /4 accueils administratifs /6 antennes techniques, hausse des tarifs, baisse des subventions aux associations, rabotage des salaires/primes/avancements. Pour faire face aux baisses de dotations de l’État, d’autres scénarios étaient possibles. La municipalité n’est pas rentrée dans la lutte, préférant gérer l’austérité imposée par l’État.

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Une année de lutte s’en est suivie, rassemblant bibliothécaires, intersyndicale CGT-FO-SUD-CNT et collectif d’habitant.e.s. Grèves, actions, rassemblements se sont enchaînés avec 14 conseils municipaux sous protection policière. La mairie est restée inflexible

Notre détermination à combattre l’injustice sociale de ce plan et la casse du service public, nous a permis de sauver la bibliothèque Alliance et 4 postes de bibliothécaires. Hélas, la municipalité a décidé de transformer cette bibliothèque en « Tiers-lieu » : un lieu convivial mais avec baisses de budgets et des collections, diminution des actions sur le territoire, équipe réduite de moitié. Considérant que l’innovation ce n’est pas  réduire la présence de la lecture publique dans les quartiers populaires, ni détériorer les conditions de travail, les bibliothécaires, l’intersyndicale et le collectif d’habitant.e.s ont toujours refusé ce projet.

Le 1er juillet 2017, alors que la bibliothèque Alliance fermait ce jour-là ses portes pour de longs mois de travaux, l’intersyndicale déposait un jour de grève et appelait à un rassemblement. Nous avons été consterné.e.s de découvrir que la bibliothèque était ouverte au public grâce à une partie de la direction venue remplacer le personnel gréviste. C’est pourquoi une délégation est rentrée dans le bâtiment afin d’interpeller nos supérieur.e.s sur cette entrave manifeste à l’exercice du droit de grève. Lors des échanges, notre collègue et militante syndicale CGT, Stéphanie Granchamp, s’est exprimée demandant des explications et rappelant que seule la lutte avait sauvé la bibliothèque de la fermeture définitive. Pendant ce court moment, l’accès à la bibliothèque n’a jamais été entravé, des usager.e.s de passage nous témoignant même leur soutien.

Durant cette année de lutte nous avons constaté l’inutilité du dialogue social, les pressions contre les organisations syndicales et les menaces contre le personnel en lutte : convocations, blocage de boites mails syndicales, menace d’enquête administrative,… L’intimidation est montée d’un cran ce 1er juillet : notre collègue Stéphanie Grandchamp s’est vu infliger une sanction disciplinaire. L’adjointe au maire chargée du personnel lui reproche d’avoir « généré un sentiment de culpabilité parmi les membres de l’encadrement non gréviste » (sic). Il s’agit clairement de représailles de la mairie contre une agente qui s’est battue pendant un an pour dénoncer la politique antisociale des élu-e-s et défendre la lecture publique de proximité. C’est aussi une pathétique tentative de division : faire peur pour casser la contestation. C’est enfin une énième attaque contre le droit de grève, la liberté syndicale et la liberté d’expression.

Les organisations syndicales signataires condamnent les attaques répétées de la municipalité contre le droit de grève, la liberté syndicale et la liberté d’expression. Elles dénoncent une sanction infligée dans le cadre de la défense du service public. Dans un contexte de répression de la contestation, nous restons plus que jamais solidaires et déterminé-e-s à nous battre pour plus de justice sociale.

Ce pathétique coup de pression pour réduire au silence une agente engagée a échoué, puisqu’elle a déposée un recours devant le Tribunal administratif, poursuivant ainsi son engagement militant.

Elle est accompagnée par les organisations syndicales signataires et ses collègues bibliothécaires. Son audience aura lieu lundi 9 mars 2020 à 14h au tribunal administratif (2 place de verdun Grenoble).

Un coup porté contre l’un.e d’entre nous, est un coup porté contre tou.t.e.s : solidarité avec Stéphanie !