Cantines scolaires de Grenoble : Lettre ouverte aux parents

Nous sommes des salariés de la cuisine centrale de la ville de Grenoble, où nous assurons la confection des repas servis à vos enfants dans les cantines scolaires. Depuis une semaine la livraison des repas est perturbée par un mouvement de grève. Nous sommes conscients des difficultés qui vous sont causées et nous souhaitons en sortir le plus rapidement possible. Des parents déplorent l’absence d’information sur les raisons de ce conflit, nous choisissons donc de nous adresser directement à vous.

 

Une explication sur la journée du jeudi 29 juin. Ce jour-là aucun repas n’a été livré aux cantines scolaires et les parents ont été prévenus trop tardivement pour pouvoir s’organiser. Il est important que vous sachiez que nous avons respecté le cadre légal de dépôt d’un préavis de grève. Ce préavis a été déposé le lundi 19 juin et concernait la totalité des services de la ville de Grenoble impactés par les conséquences de la politique austéritaire. La ville n’a pas été prise par surprise. Elle a délibérément choisi de ne pas informer les parents – contrairement à tous les usages en cours lors du dépôt de tels préavis – et de ne pas anticiper les conséquences de la grève.

 

Les raisons du conflit à la cuisine centrale.

  • Locaux exigus et inadaptés. Ils ont été conçus en 2008 pour la confection de 8000 repas/jours, mais nous en sommes aujourd’hui à 12000 repas/jours. Il y a des gênes permanentes et des risques d’accident.
  • Machines vieillissantes. Les pannes sont fréquentes et longues, elles perturbent notre travail.
  • L’augmentation du nombre de repas de ces dernières années s’est faite sans augmenter le nombre d’employés. Il y a 300 repas/jours en plus pour la rentrée de septembre, mais pas de moyens supplémentaires. Il manque 5 postes dans le service. Les salariés sont à bout.
  • Pour pallier au manque d’employés, la direction use de contrats précaires afin d’apporter des C’est 30% du personnel qui est sous statut précaire, certains collègues sont en CDD depuis 6 ans. Il y a même des « contrats horaires » (on est appelé le matin pour venir travailler dans la journée). Le personnel est maintenu dans une grande précarité ; cela alors qu’il assure une mission de service public.
  • Notre direction a mis en place un management délétère, basé sur l’autoritarisme et les sanctions disciplinaires. Le soutien inconditionnel de la ville à ces pratiques est une des cause du conflit.

 

Nous aimons notre métier, nous y mettons tout notre cœur et la satisfaction des enfants est notre récompense. Néanmoins nous ne pouvons plus subir ces mauvaises conditions de travail, le manque de reconnaissance, la surcharge de travail et la précarité. Personne ne rêve d’un tel avenir pour ses enfants.

Les conditions de travail et la sérénité sur le lieu de production des repas sont aussi une des garanties de la bonne qualité des repas servis aux enfants. Nous aussi sommes des parents.

Mardi 4 juillet une rencontre est programmée avec la direction. De cette rencontre nous attendons des propositions factuelles pour l’amélioration des conditions de travail, l’intégration des précaires et un dialogue social qui renoue avec l’écoute. C’est sur cette base que nous retrouverons un niveau de service qui vous satisfasse.

Nous comptons beaucoup sur votre compréhension et votre soutien.

 

Les salariés grévistes de la cuisine centrale de la ville de Grenoble

 

le document en pdf : LETTRE OUVERTE AUX PARENTS

Cantines scolaires de Grenoble : Lettre ouverte aux parents